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Watches and Wonders: les horlogers se réinventent pour survivre

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Les crises cycliques dans l'horlogerie requièrent une résilience à tout épreuve. Actuellement, c'est la Chine qui pose problème avec une demande qui a subi l'an dernier une contraction de 25,8%, plus prononcée qu'en période de pandémie. (© KEYSTONE/CYRIL ZINGARO)

Le salon de l'horlogerie Watches and Wonders, qui se déroule dès mardi à Palexpo, réunit 60 marques de montres cette année, dont une large majorité n'est pas épargnée par le repli persistant des ventes en Chine, le franc fort ou l'incertitude régnant aux Etats-Unis.

Alors que certains experts soutiennent que seules les plus importantes ou très spécifiques survivront, les professionnels entendent démontrer leurs capacités de réinvention.

"Sur le long terme, seules quinze à 20 marques vont continuer à croître en Suisse, avec en parallèle des marques de niche qui font jusqu'à 4 millions de francs de recettes sur des petits marchés et peuvent parfaitement vivre ainsi", déclare à l'agence AWP le spécialiste en horlogerie Olivier Müller.

"Par contre, l'horloger qui aujourd'hui est à entre 40 et 80 millions de chiffre d'affaires, je ne le vois pas survivre. Il y a trop de marques", ajoute-t-il, en lamentant un accès au marché devenu "trop facile".

Sur les 26 milliards de recettes engrangées par l'industrie horlogère du pays en 2024, "cinq des plus grands noms - Rolex, Cartier, Omega, Audemars Piguet et Patek Philippe - en font la moitié, et quinze autres les trois quarts". Cela laisse certes plus de 6 milliards pour les centaines d'autres horlogers, mais une large majorité d'entre eux "ne passent pas le cap des dix ans", affirme-t-il.

Le stratégiste horloger Grégory Pons, qui suit le secteur depuis plus de 20 ans, abonde sur le fait qu'on assiste à une polarisation entre le haut et l'entrée de gamme et que "le milieu de gamme est voué à disparaître", ce qui explique selon lui, pourquoi les marques cherchent à monter en gamme.

Pourtant, l'horlogerie suisse n'a, au contraire, "pas assez de nouvelles marques", celles-ci représentant à ses yeux "l'espoir d'une refondation de l'horlogerie ". "On le constate même sur le milieu de gamme, de nouveaux noms trouvent des consommateurs. Ce sont les marques plus anciennes qui ont du mal, faute de renouvellement", dit-il.

Effet boomerang aux Etats-Unis?

Les crises cycliques dans l'horlogerie requièrent une résilience à tout épreuve. Actuellement, c'est la Chine qui pose problème avec une demande qui a subi l'an dernier une contraction de 25,8%, plus prononcée qu'en période de pandémie.

"Très porteur durant deux décennies, le marché chinois est désormais plus mature et n'a plus la même frénésie de consommation des produits de luxe. Je suis à peu près certain qu'il ne reviendra plus jamais à ses niveaux d'avant la pandémie", relève M. Müller.

"La Chine reste très problématique", confirme Jean-Philippe Bertschy de Vontobel, qui ne voit pas non plus de reprise se profiler. Et l'analyste estime également que les Etats-Unis, plus gros marché d'exportation en 2024, doivent être considérés "avec prudence".

"Les marchés financiers, qui y sont très corrélés au luxe, ont été exceptionnels en fin d'année dernière avec l'élection de Trump mais on pourrait assister à un retour de boomerang". En ce qui concerne la menace de tarifs douaniers brandie par le président américain, l'inquiétude n'est pas la même selon les marques et leur valeur sociale ("brand equity"), selon lui. Ainsi, des noms comme Hermès ou Rolex ne sont pas trop inquiets, alors que d'autres produits et catégories de prix se verront plus affectés, tel Tissot chez Swatch.

Pour M. Müller, le marché américain présente encore un potentiel de croissance de 20-30% pour les dix prochaines années. Mais "tout y est tellement imprévisible qu'il n'est pas impensable que les montres de luxe puissent être également touchées, si la Bourse continuait par exemple à dégringoler".

Encore plus pessimiste, M. Pons assure "ne pas avoir beaucoup de doute" sur la mise en place de tarifs douaniers pour les montres, le but du président américain Donald Trump étant selon lui de déprécier le dollar afin de réduire la dette nationale. "On pourrait dès lors assister à un effondrement du marché", prédit-il.

Au Japon, troisième débouché, le yen qui était très bas ces trois dernières années, s'est repris fin 2024 ce qui a signifié une décélération "assez massive" des recettes des grands groupes horlogers, note M. Bertschy qui prône, pour ce marché également, la vigilance.

Ces thématiques, dans un secteur ultrasensible aux aléas géopolitiques, alimenteront sans aucun doute les discussions durant Watches and Wonders, qui après quatre jours dédiés uniquement aux professionnels, sera accessible au grand public dès samedi. Les observateurs du secteur qualifient le salon de "lieu d'échanges, de circulation d'idées où on parle aussi des problèmes concrètement, bien que plutôt en entre-soi".

"L'industrie horlogère a toujours su se réinventer, redémarrer. Tout l'enjeu est de rester innovant et de ne pas s'endormir sur ses lauriers. Il faut garder une dynamique", préconise M. Müller.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Suisse Romande

Lacs de Neuchâtel et Morat: les remous continuent à la LNM

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La LNM souffre d'un manque chronique d'investissements depuis plus de 15 ans (archives). (© KEYSTONE/THOMAS DELLEY)

Les difficultés continuent pour la LNM, société de navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat. Les employés "désespérés et à bout" estiment que la saison est en péril si l'entreprise n'améliore pas les conditions de travail. Un membre de la direction a été licencié.

"La confiance ne se gagne pas en trois mois", a déclaré Peter Voets directeur général de la LNM depuis le 1er janvier, dans l'édition d'Arcinfo parue mardi. "Des propositions me sont remontées et beaucoup sont pertinentes", a-t-il ajouté. Une réunion entre employés et direction s'est tenue le 12 mars.

Le nouveau directeur général a reconnu "une fatigue généralisée" de ses employés. Face à la menace d'une action syndicale forte, Peter Voets aimerait avoir un dialogue avec les personnes concernées avant toute décision. "La porte de mon bureau est toujours ouverte". Par rapport au membre de la direction licencié, le directeur a expliqué que la personne en question ne correspondait pas à son poste.

Face au manque de personnel qui mettrait la saison en péril, le directeur a précisé que l'engagement de collaborateurs est étudié. "Si c'est possible, je souhaite que cette solution soit effective dès septembre".

Manque d'investissements

Peter Voets a expliqué que la société souffre d'un manque chronique d'investissements depuis une quinzaine d'années. "Selon nos estimations, nous aurons besoin de quatre ans pour rafraîchir l'entier de la flotte".

Face aux critiques liées à l'achat d'un nouveau bateau électrique pour l'événementiel, Peter Voets a précisé que "cette mise en service sera compliquée d'ici aux cinq prochaines années, mais nous en aurons besoin pour les croisières privées". Cela ne pourra pas se faire sans un soutien des commanditaires - les cantons de Neuchâtel, Fribourg et Vaud.

Début février, la RTS avait révélé que l'investissement pour ce bateau serait de 12 millions de francs.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

Accès de fébrilité chez les PME industrielles en mars

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Les PME suisses devront compter dans l'ensemble sur des barrières commerciales bien plus élevées qu'au cours des dernières années (archives). (© KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE)

Le moral des petites et moyennes entreprises (PME) industrielles helvétiques a repris en ce début de printemps la direction des chaussettes.

L'indice PMI PME compilé par Raiffeisen s'établissait en mars à 47,9 points, après avoir affleuré juste sous le seuil de croissance de 50 points en février.

Au premier rang des inquiétudes des entrepreneurs interrogés par la coopérative bancaire saint-galloise figurent les droits de douane brandis tous azimuts par le président des Etats-Unis Donald Trump.

L'ampleur de la guerre commerciale déclarée par le pays de l'oncle Sam au reste du monde reste encore à déterminer, le locataire de la Maison blanche étant susceptible de lever rapidement certains des droits de douane annoncés. "Il faut néanmoins compter dans l'ensemble sur des barrières commerciales bien plus élevées qu'au cours des dernières années," préviennent les experts de Raiffeisen dans leur publication périodique mardi.

Deux tiers des PME exportatrices prévoient dans ce contexte de modérer leurs projets d'investissements, de manière drastique même pour un cinquième des répondants. Le phénomène contamine désormais aussi les PME exclusivement actives au niveau national, un tiers d'entre elles rechignant désormais à la dépense.

Les experts constatent cependant aussi que la proportion d'irréductibles demeure relativement élevée. Près d'un tiers des sondés laissent augurer d'investissements relevés dans leurs outils de production et plus de 20% considèrent relever leurs budgets pour la recherche et le développement.

Le pharaonique plan de relance dans les infrastructures et la défense fraîchement approuvé en Allemagne luit par ailleurs comme un espoir dans les yeux des entreprises jouissant d'une solide exposition au nord du Rhin.

Les auteurs du rapport préviennent toutefois que les retombées pour la Suisse risquent de se faire attendre jusqu'à l'année prochaine, du fait des limitations des capacités et de l'approvisionnement chez le grand voisin septentrional.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Suisse

Schindler a un nouveau patron pour la Suisse

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Schindler a recruté en interne son nouveau directeur général pour la Suisse (archives). (© KEYSTONE/URS FLUEELER)

Le fabricant d'ascenseurs et d'escaliers roulants Schindler se dote d'un nouveau directeur général pour la Suisse. A compter de ce jour, Franz-Xaver Simmen prend les commandes d'Ascenseurs Schindler SA.

Le natif d'Uri, recruté à l'interne, succède à Patrick Hess qui rejoint la direction générale du groupe en tant que responsable de la région Europe du Nord, est-il précisé mardi dans un communiqué.

Occupant jusqu'ici le poste de responsable de la chaîne d'approvisionnement de Schindler pour l'Europe, M. Simmen supervisait l'ensemble des sites de production du Vieux-Continent. Avant cela, il a aussi été pendant quatre ans le directeur général de la société immobilière Andermatt Swiss Alps.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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Suisse

Mois de mars "beaucoup trop sec" au Nord des Alpes

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Le mois dernier arrive environ 10e des mois de mars les plus doux depuis 1864 (image d'illustration). (© KEYSTONE/DPA/JULIAN STRATENSCHULTE)

Le mois qui vient de s'achever figure aux alentours de la 10e place des mois de mars les plus doux en Suisse depuis le début des mesures, en 1864. Le Nord du pays a été beaucoup trop sec, révèle mardi MeteoNews.

Le manque de précipitations a été particulièrement marqué dans l'Oberland bernois, le long des Préalpes occidentales et dans certaines parties du Valais. Dans ces régions, le déficit a souvent dépassé 80% par rapport aux précipitations habituelles de cette période de l'année.

Le Sud des Alpes en revanche a été plus arrosé que d'ordinaire. Dans certaines régions du Tessin et des Grisons, les hauteurs de neige ont été dans la norme, voire légèrement supérieures à la moyenne à long terme. Mais au Nord des Alpes, elles sont restées nettement en dessous.

Par ailleurs, ce début de printemps est logiquement propice aux pollens. La carte est rouge pour une très large partie des régions, signe de fortes concentrations.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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