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Culture

Deux auteurs éclairent des angles morts de l'histoire suisse

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Après "Les dix petites anarchistes", l'écrivain genevois Daniel de Roulet revient avec un livre sur les mercenaires suisses "Le bonnet rouge". (© Keystone/SALVATORE DI NOLFI)

Les mercenaires suisses, qui se vendaient comme de la chair à canons, et les Suisses qui sont allés combattre du côté des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale: Daniel de Roulet et Pierre Béguin se penchent sur des pans sombres de l'histoire suisse.

Dans "Le bonnet rouge" (Héros-Limite) sorti cet automne, l'écrivain genevois Daniel de Roulet met à nouveau sa plume au service de la Suisse d'en bas. Après avoir dépeint dans "Les dix petites anarchistes" le sort de femmes qui ont dû quitter St-Imier (BE) pour l'Amérique du Sud, il relate cette fois le destin de mercenaires suisses au service de rois étrangers.

"On a écrit l'histoire des chefs, des officiers, dont on voit les peintures accrochées aux murs des châteaux. J'ai voulu raconter celle de ceux dont on ne voit pas le portrait, qui sont les soldats au service de ces gens-là", a dit Daniel de Roulet, au Livre sur les Quais à Morges début septembre.

Au total, deux millions de Suisses se sont engagés comme mercenaires. "Ces hommes s'enrôlaient par obligation, par pauvreté", a relevé l'écrivain. Un quart d'entre eux ne sont jamais revenus, soit parce qu'ils sont morts au combat, soit parce qu'ils ont réussi à s'installer ailleurs.

Certains régiments ont parcouru le monde. Il arrivait à des mercenaires suisses de combattre les uns contre les autres, selon les rois et pays à qui les propriétaires des régiments avaient loué leur service: les Anglais, les Français, en Europe, en Afrique ou sur le sol des Etats-Unis naissant.

Chair à canons

Daniel de Roulet parle ni plus ni moins de chair à canons. "Ces conditions sont très peu racontées dans l'histoire suisse", a-t-il poursuivi.

L'écrivain se concentre sur la révolte d'un régiment, appartenant au Marquis Lullin de Châteauvieux en 1790 à Nancy. Les hommes se sont rebellés parce qu'on ne les payait pas. "Pas de sous, pas de Suisses", comme on disait à l'époque.

Les soldats ont séquestré leurs officiers. Pour reprendre le pouvoir sur la troupe, les chefs ont massacré près de 300 hommes. Un procès a suivi, condamnant certains des protagonistes au bagne, au supplice de la roue ou à la pendaison.

Quarante-et-un d'entre eux ont été condamnés pour sédition à 30 ans d'emprisonnement et envoyés au bagne de Brest. Mais la Révolution éclate, et les mutins de Nancy deviennent de véritables héros face à l'ennemi royaliste. Un immense cortège les fera défiler de Brest à Paris, dans leur uniforme de bagnards. Et le bonnet rouge qu'ils portent deviendra l'emblème de la Révolution française.

Pour ce roman, Daniel de Roulet a puisé dans son passé familial. "Quand j'étais petit, j'étais invité dans une maison de maître sur les hauteurs de Genève. Je voyais un portrait de Châteauvieux sur les murs, le colonel-propriétaire d'un régiment, qu'il avait acheté", le régiment dont Daniel de Roulet parle dans son livre.

"J'ai été très gêné quand un chercheur dans un colloque universitaire a raconté les horreurs de cette histoire de Châteauvieux", a dit l'auteur. Daniel de Roulet se rendra ensuite aux archives à Paris et au bagne de Brest pour retrouver la trace des hommes embrigadés dans le régiment de son ancêtre.

Il a cherché le nom des 41 Suisses emprisonnés. J'ai découvert leur matricule, leur métier et c'est tout :"j'ai été très étonné de découvrir leur âge, entre 19 et 27 ans. Il m'a fallu reconstruire l'histoire à partir de cela."

Le seul récit existant était celui de Châteauvieux lui-même, qui évoque les malheurs de Nancy, où il a perdu 300 soldats. Ce qui l'a obligé à vite en racheter d'autres: "c'était un opportuniste, ami de Necker, ce banquier genevois ministre des Finances de Louis XVI."

Sortir du cercle des assassins

Daniel de Roulet a calqué sa démarche sur celle de l'auteur américain Nathaniel Hawthorne, qui avait écrit "La lettre écarlate" vers 1850 pour réparer le crime de son propre ancêtre, juge dans l'affaire des Sorcières de Salem condamnées au bûcher.

"Pour moi, cette démarche permet de sortir du cercle des assassins, c'est très important parce que cela permet de montrer aussi ce que peut faire la littérature, a relevé Daniel de Roulet. Elle ne peut pas réparer ou restaurer la justice, mais elle doit rendre compte d'une certaine manière d'une autre vision que celle surplombante qu'on a très souvent sur l'histoire de notre pays."

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Culture

L'ex-roi du cinéma Harvey Weinstein rejugé à New York

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Poussé dans un fauteuil roulant, Harvey Weinstein, atteint dans sa santé, est apparu bien diminué au premier jour de son second procès. (© KEYSTONE/EPA/SARAH YENESEL)

L'ex-producteur roi du cinéma Harvey Weinstein, dont la chute a entraîné en 2017 le début de la vague mondiale #MeToo, a retrouvé le banc des accusés mardi à New York lors d'un nouveau procès pour viol et agression sexuelle. Sa condamnation a été annulée l'an dernier.

Costume bleu foncé et cravate, l'ancien patron des studios Miramax, 73 ans, diminué par des problèmes de santé, est entré dans la salle d'audience de la cour criminelle de Manhattan poussé en chaise roulante. Le procès a démarré avec la sélection du jury, qui pourrait prendre plusieurs jours avant les interrogatoires des témoins par l'accusation et la défense.

Harvey Weinstein doit être rejugé pour l'agression sexuelle de l'ancienne assistante de production Mimi Haleyi, en 2006, et le viol de l'aspirante actrice Jessica Mann, en 2013. Il avait été reconnu coupable de ces faits en 2020 et condamné à 23 ans de prison.

Mais en avril 2024, la cour d'appel de New York a annulé toute la procédure.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Crissier: la métamorphose urbaine vue par de jeunes photographes

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Une exposition visible dans l'espace public de Crisser jusqu'au 23 avril présente les travaux des étudiants en photographie de l'ECAL sur 18 nouveaux quartiers de l'Ouest lausannois (photo prétexte). (© KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD)

Dix-huit nouveaux quartiers de la région lausannoise ont été immortalisés par des étudiants en photographie dans le cadre de l'exposition Horizon Ouest. Les panneaux grand format sont visibles dans l'espace public à Crissier (VD) jusqu'au 23 avril.

Des étudiants de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL) ont mis en lumière les premiers instants de 18 nouveaux quartiers de l'Ouest lausannois. Ils répondaient à l’initiative de l’association "Ouest lausannois: Prix Wakker 2011", indique un communiqué.

Chaque étudiant s’est vu attribuer un lieu spécifique: nouveau quartier, chantier ou bâtiment singulier, sur lequel il a travaillé durant l’année académique 2023-2024. Au-delà de devoir photographier des lieux parfois peu photogéniques, le défi était d'appréhender la dynamique particulière aux lieux en mutation.

Les photos exposées partagent ainsi des regards singuliers sur ces espaces de vie. Elles invitent tant les habitants de longue date que les nouveaux arrivants à parcourir ces quartiers, tout en s'interrogeant sur la façon dont on se les approprie.

L'exposition a d'abord été présentée à Bussigny. Après son passage à Crissier, elle fera halte à Ecublens, puis à Renens, jusqu’au 21 mai prochain.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Trafic sexuel: P. Diddy réfute de nouvelles accusations

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Sean "Diddy" Combs est emprisonné depuis de septembre dernier (archives). (© KEYSTONE/AP/Elizabeth Williams)

Le rappeur américain P. Diddy a plaidé non coupable lundi de deux nouveaux chefs d'accusation, à quelques semaines de son procès pour un vaste réseau de trafic sexuel qu'il est soupçonné d'avoir dirigé. Au total, plus de 120 femmes ont porté plainte contre lui.

Un nouvel acte d'accusation contre cet ancien magnat du hip-hop, emprisonné depuis septembre dernier en vue de ce procès, a été émis au début avril pour trafic sexuel et de transport à des fins de prostitution, liés à une femme simplement identifiée comme "victime 2" par les procureurs.

P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, a comparu lundi devant un juge à New York, où il avait déjà plaidé non coupable de trois premiers chefs d'accusation et pour lesquels il encourt une peine de prison à perpétuité.

Un prédateur sexuel

Le procès tant attendu devrait commencer par la sélection du jury le 5 mai. Mais, selon plusieurs médias américains, l'un de ses avocats a annoncé lundi que la défense pourrait demander un report de deux semaines afin d'examiner de nouvelles preuves. Le juge a donné deux jours à la défense pour présenter une demande écrite de report.

Au cours de ce procès, le producteur sera également jugé pour trafic à des fins d'exploitation sexuelle ou encore extorsions.

Plusieurs plaintes ont été révélées à l'automne 2023 contre P. Diddy, aussi appelé Diddy ou Puff Daddy, concernant notamment des accusations de viol émanant de la chanteuse de R&B Cassie, qui a été sa compagne, une procédure finalement réglée par un accord "à l'amiable".

Arrêté à l'automne dernier, il est accusé par la justice américaine d'avoir mis son empire musical au service d'un système violent de trafic à des fins d'exploitation sexuelle. Depuis lors, il a été visé par les plaintes au civil de plus de 120 victimes présumées.

Sean Combs est décrit par ses victimes comme un prédateur sexuel violent, qui utilisait alcool et drogues pour obtenir leur soumission.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Culture

Caprices Festival: 73 personnes dénoncées en rapport avec des stups

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Au Caprices Festival de Crans-Montana, 73 personnes ont été dénoncées pour infraction à la loi sur les stupéfiants (photo d'illustration). (© KEYSTONE/MAXIME SCHMID)

Le Caprices Festival qui s'est tenu à Crans-Montana (VS) les deux premiers week-ends d'avril affiche un bilan sécuritaire positif. Aucun incident grave n’a été signalé au cours de cette édition, relève la police valaisanne. En revanche, 73 personnes ont été dénoncées pour détention ou consommation de substances illicites.

Une activité soutenue en lien avec la loi fédérale sur les stupéfiants a une nouvelle fois été constatée dans le cadre de ce festival, indique la police valaisanne lundi dans un communiqué. Les saisies ont porté sur une large variété de produits, notamment de la cocaïne, de la kétamine, du LSD, de la MDMA, des ecstasys, du haschich, de la marijuana, de champignons hallucinogènes et du crystal meth.

L’ensemble des contrevenants a été dénoncé au Ministère public pour infractions à la loi fédérale sur les stupéfiants. Le Caprices Festival s’est déroulé à Crans-Montana (VS) du 4 au 6 et du 11 au13 avril.

La police cantonale, avec l’appui de la police intercommunale de Crans-Montana ainsi que de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières, a mené des actions préventives à l'intérieur de la manifestation de même que sur les axes routiers concernés.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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