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Économie

Regards tournés vers la Fed après les turbulences bancaires

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La puissante Fed se trouve face à un difficile arbitrage: continuer à relever son principal taux directeur pour juguler la forte inflation ou marquer une pause, afin d'éviter d'aggraver les difficultés des banques? (© KEYSTONE/EPA/JUSTIN LANE)

Les yeux sont rivés mercredi sur la banque centrale américaine (Fed), qui achève sa réunion et dira si elle relève ses taux, au moment où la confiance semble revenir sur les marchés après deux semaines de turbulences dans le secteur bancaire.

La puissante Fed se trouve face à un difficile arbitrage: continuer à relever son principal taux directeur pour juguler la forte inflation ou marquer une pause, afin d'éviter d'aggraver les difficultés des banques?

"L'expérience de mort imminente qu'a connue le secteur bancaire au cours des deux dernières semaines devrait rendre les responsables de la Fed plus mesurés", relève Steve Englander, économiste pour Standard Chartered et ancien économiste à la Fed.

L'hypothèse d'une hausse modérée, d'un quart de point de pourcentage, soit 25 points de base, l'emporte très largement parmi les acteurs du marché, selon l'évaluation de CME Group.

Les anticipations avaient fait les montagnes russes, passant en quelques jours d'une forte hausse d'un demi-point de pourcentage après des propos du président de la Fed sur l'inflation, à zéro lors du déclenchement de la crise bancaire.

Les faillites des banques régionales américaines Silicon Valley Bank (SVB), Signature Bank et Silvergate ont créé une vague d'inquiétudes. Gouvernements, banques centrales et régulateurs sont intervenus en urgence pour tenter de rétablir la confiance, meilleure arme pour éviter une contagion.

Mais la banque helvétique Credit Suisse, déjà en difficulté depuis des années, en a fait les frais et a été rachetée dimanche en urgence par sa compatriote UBS.

"Restaurer la confiance"

Le calme semble toutefois revenir: après deux séances de rebond en début de semaine, les Bourses européennes évoluent mercredi autour de l'équilibre. Wall Street avait terminé dans le vert mardi, c'est même le secteur bancaire qui avait mené la hausse du marché, et la banque First Republic, sur la sellette, s'était envolée de presque 30%.

Les indices de la Bourse de New York ont prudemment débuté la séance mercredi, restant proches de l'équilibre: le Dow Jones grappillait 0,04%, le Nasdaq, à dominante technologique, cédait 0,14% et le S&P 500 0,07%.

"La pression sur les titres du secteur bancaire semble se relâcher après les actions des régulateurs pour restaurer la confiance", a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, qui n'écarte toutefois pas le risque de "crainte de nouvelles faillites et d'un risque de contagion".

La Fed a prêté environ 164 milliards de dollars aux banques américaines en quelques jours afin que tous les clients qui souhaitaient retirer leur argent puissent le faire, ainsi que 142,8 milliards aux deux entités créées par les régulateurs américains pour succéder à SVB et à Signature Bank.

A rebours de la lutte contre l'inflation que mène la Fed, ces prêts ont fait grimper de 297 milliards de dollars son bilan, qu'elle s'efforçait pourtant de réduire depuis juin.

La réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a débuté mardi matin et a repris mercredi "à 09H00 (13H00 GMT) comme prévu", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la banque centrale.

Elle doit s'achever mercredi à la mi-journée. Un communiqué de presse sera publié à 14H00 (18H00 GMT) puis le président de l'institution Jerome Powell tiendra une conférence de presse à 14H30 (18H30 GMT).

Jerome Powell "reconnaîtra les risques sur le secteur bancaire mais soutiendra que la menace est contenue", anticipe Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macreconomics.

Comme la BCE?

Pour lui cependant, "toute hausse des taux aujourd'hui serait une erreur" car "la Fed a fait assez pour ramener l'inflation à la cible et nous ne pouvons pas être sûrs que les menaces contre le système bancaire sont passées".

D'autant plus que la chute de ces banques a été poussée par les relèvements des taux de la Fed, qui ont grimpé à un rythme inédit depuis le début des années 1980, lors de l'épisode de très forte inflation qu'avaient alors connu les Etats-Unis.

Compris entre 0 et 0,25% il y a encore un an, les taux se trouvent désormais entre 4,50 et 4,75%.

La Fed doit également mettre à jour ses prévisions économiques et ses responsables dire jusqu'à quel niveau ils jugent opportun de faire grimper les taux.

La banque centrale américaine est d'autant plus sous pression que son homologue européenne, la BCE, a relevé jeudi ses taux de 0,50 point de pourcentage, en assurant qu'elle ne ferait pas de compromis entre stabilité des prix et stabilité financière.

Sa présidente Christine Lagarde a réitéré mercredi que les gardiens de l'euro avaient encore "du chemin à faire" pour combattre l'inflation, tout en mettant en garde que les tensions financières "créent de nouveaux risques" pour l'économie.

Au Royaume-Uni, l'inflation a rebondi en février à 10,4% sur un an, tirée par une nouvelle accélération des prix alimentaires.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Culture

Musk annonce que sa start-up xAI a racheté X

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La start-up d'intelligence artificielle générative xAI d'Elon Musk a acquis son réseau social X (archives). (© KEYSTONE/AP/Godofredo A. Vásquez)

Elon Musk a annoncé vendredi que sa start-up d'intelligence artificielle (IA) générative, xAI, avait acquis X, son réseau social, "dans le cadre d'une transaction entièrement en actions", qui valorise la plateforme à 33 milliards de dollars hors dette.

"Les avenirs de xAI et de X sont intimement liés", a-t-il assuré dans un message sur X. Le patron de Tesla et SpaceX avait racheté Twitter fin 2022 pour 44 milliards de dollars et s'est servi du réseau social notamment pour faire campagne pour Donald Trump.

Selon le milliardaire, combiner les données, les modèles d'IA, les capacités informatiques et les ressources humaines des deux entreprises va permettre à la nouvelle entité de proposer des "services plus intelligents et plus rentables".

Il estime qu'associer "les capacités et l'expertise de xAI en matière d'IA avancée à la portée massive de X" va "libérer l'immense potentiel" de la société.

Plus de 600 millions d'utilisateurs se servent de X, a-t-il affirmé, sans donner de fréquence. L'opération "valorise xAI à 80 milliards de dollars et X à 33 milliards de dollars (45 milliards moins 12 milliards de dollars de dettes)", a-t-il encore indiqué.

Rival d'OpenAI

L'entrepreneur a fondé xAI en 2023, en réaction au succès de ChatGPT, le pionnier de l'IA générative lancé fin 2022 par OpenAI, une start-up qu'il avait contribuée à fonder avant de couper les ponts avec les autres fondateurs.

xAI a mis au point son propre chatbot, Grok, qui a l'avantage d'être alimenté par l'ensemble des conversations sur X. Il est censé donner des réponses moins "woke" et faire plus d'humour.

Sur le réseau social Twitter, rebaptisé X, Elon Musk a autorisé les propos haineux et la désinformation au nom de la liberté d'expression, faisant fuir une partie des marques inquiètes du contexte dans lequel leurs messages apparaissent.

Croissance "alimentée par la peur"

Selon le cabinet Emarketer, les annonceurs reviennent désormais sur X, qui devrait voir ses recettes publicitaires progresser cette année pour la première fois depuis 2021, autour de 17,5% aux Etats-Unis.

"Mais une partie de cette croissance est alimentée par la peur", a souligné l'analyste Jasmine Enberg, citée dans un communiqué mercredi.

"De nombreux annonceurs considèrent les dépenses sur X comme un coût d'exploitation afin d'atténuer le risque potentiel de répercussions juridiques ou financières" s'ils n'achetaient pas d'espaces publicitaires sur le réseau social, a-t-elle détaillé.

Elon Musk est devenu l'un des soutiens financiers et politiques les plus importants de Donald Trump en quelques mois de campagne l'année dernière.

De retour au pouvoir, le président américain lui a confié une commission à l'efficacité gouvernementale, qui licencie les fonctionnaires en grand nombre et démantèle des agences fédérales et ministères afin de tailler dans les dépenses publiques.

En ligne avec le gouvernement

De nombreuses autres grandes entreprises, notamment dans les technologies, ont pris des mesures pour s'aligner avec le gouvernement, en supprimant les programmes de promotion de la diversité ou en assouplissant la modération des contenus dans la direction souhaitée par les républicains.

"Les contenus haineux et controversés qui on fait fuir les annonceurs de X ne sont toujours pas acceptables, mais on a le sentiment qu'ils pourraient devenir inévitables", a commenté Jasmine Enberg.

L'homme le plus riche au monde a conclu son message sur X vendredi en affirmant que la fusion de ses deux entreprises va permettre de "construire une plateforme qui ne se contente pas de refléter le monde, mais qui accélère activement le progrès humain".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Économie

Une nouvelle allocation de garde pour enfant en vue en Suisse

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Une nouvelle allocation de garde pour enfants devrait voir le jour en Suisse (image d'illustration). (© KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER)

L'accueil extrafamilial doit être soutenu via une nouvelle allocation de garde pour les enfants jusqu'à huit ans. La commission compétente du National soutient ce modèle proposé par le Conseil des Etats. Elle tient toutefois aux conventions-programmes.

Le Conseil des Etats a accepté en décembre un projet instituant une nouvelle allocation de garde basée sur le modèle des allocations familiales et financée par les cantons, sans aide fédérale. Il a rejeté la poursuite des conventions-programmes actuellement en place avec les cantons.

Par 16 voix contre 9, la commission de la science, de l'éducation et de la culture du National a décidé de réintroduire ces conventions-programmes, indiquent vendredi les services du Parlement. Par 14 voix contre 11, elle propose d'allouer à ces conventions-programmes une contribution fédérale de 200 millions de francs sur quatre ans pour une meilleure conciliation entre vies familiale et professionnelle.

Elle a encore fait d'autres ajouts. Le National empoignera le dossier à la session spéciale.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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Économie

L'inflation est restée stable en février aux Etats-Unis à 2,5%

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L'indice PCE est ressorti conforme aux attentes (archives). (© KEYSTONE/EPA/ALLISON DINNER)

Comme attendu par la plupart des économistes, l'inflation est restée stable en février aux Etats-Unis, à 2,5%, selon l'indice officiel PCE publié vendredi.

Le renchérissement sous-jacent, hors prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, a même légèrement accéléré, à 2,8%, contre 2,7% en janvier, a indiqué le ministère du Commerce.

Les experts attendaient l'indice PCE dans cet ordre de grandeur, selon le consensus publié par MarketWatch, à l'exception de l'inflation sous-jacente, plus élevée qu'anticipée. En février, seule une fraction des nouveaux droits de douane voulus par le président américain Donald Trump étaient entrés en vigueur.

Les économistes s'attendent à ce que ces hausses de taxes sur les importations provoquent un regain d'inflation. Jeudi, la présidente de la Réserve fédérale (Fed) de Boston, Susan Collins, a estimé que des prix plus élevés semblaient "inévitables", au moins "à court terme".

A l'issue de sa dernière réunion, le 19 mars, la banque centrale américaine (Fed) a décidé de laisser ses taux inchangés le temps d'y voir plus clair sur les effets des politiques de l'exécutif. Ses responsables ont alors aussi dégradé leurs prévisions de croissance pour la première économie mondiale.

Ils ont notamment estimé que l'inflation serait plus élevée fin 2025 que ce qu'ils avaient prédit en décembre, à 2,7% sur un an. L'escalade des taxes sur les importations, dont le plus récent épisode concerne les voitures et leurs pièces détachées, déroute les marchés au regard des répercussions possibles sur la vie des entreprises et des ménages américains, alors que l'économie des Etats-Unis était encore florissante en 2024.

Plusieurs baromètres ont montré que le moral des consommateurs avait plongé depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Après un recul en janvier, attribué en partie à la météo, les dépenses de consommation sont reparties à la hausse en février (+0,4% sur un mois), selon la publication de vendredi.

Les revenus ont augmenté plus vite, et davantage que ce qu'attendaient les analystes, avec +0,8% sur un mois.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp / afp

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Économie

Les perspectives restent robustes pour l'économie suisse

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Ce sont en particulier les indicateurs de l'industrie manufacturière, de divers services et de la construction qui ont progressé. (© KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI)

Les perspectives pour l'économie suisse s'améliorent, selon le baromètre du KOF qui a progressé au mois de mars. L'industrie notamment retrouve des couleurs.

Le baromètre conjoncturel a progressé de 1,3 point à 103,9 points, après 102,6 points révisé le mois précédent, écrit vendredi le centre d'études conjoncturelles (KOF) de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), dans son compte-rendu mensuel. Depuis le début de l'année, il reste donc au-dessus de la moyenne à moyen terme.

L'indicateur a crevé le plafond du couloir des anticipations. Les économistes sondés par AWP prévoyaient qu'il s'établirait entre 101,9 et 103,0 points.

Ce sont en particulier les indicateurs de l'industrie manufacturière, de divers services et de la construction qui ont progressé. Pour le premier secteur, la situation générale des affaires, les carnets de commandes et la production sont plus favorables.

La tendance est négative dans l'industrie du bois, du verre, de la pierre et des métaux, ainsi que dans l'industrie des équipements électriques, mais l'horizon se dégage dans les secteurs du papier et de l'imprimerie, de la construction automobile et mécanique, ainsi que dans la chimie et la pharma.

Du côté de la demande, celle des consommateurs a évolué positivement, quand celle venant de l'étranger n'a pas bougé.

Il y a deux jours, le KOF soulignait que l'économie suisse se retrouvait "prise en étau entre les tensions commerciales et les mesures de relance budgétaire" et que "le niveau d'incertitude est actuellement inhabituellement élevé". Ce climat "pèse sur les projets d'investissement des entreprises et des ménages suisses".

L'institut prévoit ainsi pour 2025 une augmentation du produit intérieur brut (PIB) de 1,2%, contre 1,3% antérieurement et de 1,4% (+1,5%) corrigé des variations saisonnières, "sous réserve que le conflit commercial mondial ne se détériore pas". En revanche, "une extension du conflit commercial entraînerait des risques de baisse considérables pour l'économie suisse".

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / awp

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