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La Cour suprême semble tentée de restreindre le droit à avorter

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Brandissant des pancartes "Avorter, c'est tuer", les opposants à l'avortement affichent l'espoir d'obtenir raison après 50 ans d'une lutte acharnée. (© KEYSTONE/AP/Parker Purifoy)

Une majorité des juges de la Cour suprême des Etats-Unis a semblé mercredi tenter de modifier le cadre légal qui, depuis près de 50 ans, garantit le droit des Américaines à avorter. Cela soit en le restreignant, soit en l'annulant purement et simplement.

Les neuf sages, dont six conservateurs, ont examiné pendant deux heures une loi du Mississippi qui interdit d'avorter après 15 semaines de grossesse. Bien que mesuré, le texte viole le cadre fixé par la Cour suprême.

Dans son arrêt historique "Roe v. Wade" de 1973, elle a estimé que la Constitution garantissait le droit des femmes à avorter et que les Etats ne pouvaient pas les en priver. En 1992, elle a précisé que ce droit était valable tant que le foetus n'est pas "viable", soit vers 22 à 24 semaines de grossesse.

La loi du Mississippi a donc été bloquée par les tribunaux avant d'entrer en vigueur, mais les autorités de cet Etat rural et religieux ont demandé à la Cour suprême d'intervenir. En acceptant leur recours, la haute juridiction a indiqué qu'elle était prête à revoir sa copie.

Droit pas remis en cause

Lors de l'audience, certains magistrats conservateurs ont semblé vouloir corriger uniquement le seuil fixé pour avorter, sans remettre en cause le droit à avorter.

"Une interdiction après 15 semaines ne me semble pas un changement énorme par rapport à la viabilité, c'est la règle adoptée par une majorité de pays", a noté le chef de la Cour, John Roberts. Mais le Mississippi leur a demandé d'aller plus loin et de profiter de ce dossier pour annuler totalement ses précédentes décisions.

"Elles n'ont pas de fondement dans la Constitution", et ont "maintenu la Cour pendant 50 ans au coeur d'une bataille politique", a plaidé son représentant, Scott Stewart. Mettre un terme à "Roe v. Wade" permettra à chaque Etat de décider d'autoriser ou non les avortements et de rendre "la décision au peuple", a-t-il ajouté.

"Obligée de choisir un camp"

Plusieurs magistrats conservateurs se sont montrés sensibles à ses arguments. "La Cour a été obligée de choisir un camp dans l'un des débats de société les plus clivants en Amérique", a relevé le juge Brett Kavanaugh. Mais ne devrait-elle pas "être scrupuleusement neutre" et laisser cette décision aux élus ?

Sa consoeur Amy Coney Barrett a pour sa part relevé qu'il était possible de confier un nouveau-né non désiré aux services d'adoption, disponibles dans tout le pays.

Défendant l'unique clinique du Mississippi qui pratique des avortements, l'avocate Julie Rinkelman a estimé que valider la loi de cet Etat reviendrait dans la pratique à annuler l'arrêt "Roe v. Wade", même sans le dire.

"Sans le critère de viabilité, il n'y aura aucune limite et les Etats se précipiteront pour interdire l'avortement à tous les stades de la grossesse", a-t-elle estimé.

Les trois juges progressistes lui ont apporté leur soutien, en mettant en garde leurs collègues contre un revirement de jurisprudence.

Changer de position à cause "de pressions sociales ou politiques" ou après l'arrivée "de nouveaux membres", pourrait porter atteinte à la "légitimité" de la Cour, a notamment relevé le juge Stephen Breyer en référence à l'arrivée de trois magistrats nommés par Donald Trump et choisis pour leur opposition à l'avortement.

"Si les gens pensent que tout est politique, comment la Cour pourrait-elle survivre ?", a renchéri sa consoeur Sonia Sotomayor, alors que la gauche américaine pousse déjà pour réformer l'influente institution.

Biden soutient la jurisprudence

Preuve de l'immense politisation des débats, des centaines d'élus ont écrit à la Cour, les républicains pour appuyer la position du Mississippi, les démocrates pour défendre "Roe v. Wade". Après l'audience, le président Joe Biden a d'ailleurs souligné publiquement qu'il "continuait de soutenir" cette jurisprudence, "la plus rationnelle" à ses yeux.

Des milliers de manifestants ont eux formé deux groupes rivaux devant le temple du droit, dans une ambiance électrique.

Sous les slogans "l'avortement est essentiel" ou "l'avortement relève de la santé", les défenseurs du droit des femmes à interrompre leur grossesse manifestaient un niveau d'inquiétude inédit. "C'est la plus forte attaque contre Roe v. Wade depuis des décennies", soulignait ainsi Cathy Renna.

Brandissant des pancartes "Avorter, c'est tuer", les opposants à l'avortement affichaient au contraire l'espoir d'obtenir raison après 50 ans d'une lutte acharnée. "Je pense qu'on aura, si ce n'est la fin de Roe, au moins une plus grande latitude pour les Etats", expliquait Herb Geraghty.

La Cour suprême doit rendre sa décision avant la fin juin 2022.

Elle doit également se prononcer sur une loi du Texas qui, depuis le 1er septembre, interdit les avortements dès six semaines de grossesse.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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Économie

L'Assemblée adopte définitivement le budget de la Sécurité sociale

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L'Assemblée nationale a définitivement adopté la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 (archives). (© KEYSTONE/EPA FILE/IAN LANGSDON)

L'Assemblée nationale a définitivement adopté mardi la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, premier texte budgétaire validé sans 49.3 depuis l'absence de majorité absolue dans l'hémicycle en 2022.

Le budget de la Sécu, qui contient la suspension de l'emblématique réforme des retraites, a été adopté par 247 contre 232. Une victoire arrachée par le Premier ministre Sébastien Lecornu à force de compromis, notamment avec le Parti socialiste.

Ce dernier, quoique dans l'opposition, a accepté de soutenir le texte, tandis qu'une partie des soutiens habituels du gouvernement, chez Les Républicains et Horizons, s'y est elle refusée. Face à l'opposition de la France insoumise et du Rassemblement national, l'appel des Ecologistes à s'abstenir plutôt que voter contre a aussi été décisif.

"Depuis trois ans, jamais un budget de la Sécurité sociale n'avait autant été débattu, amendé", a déclaré la ministre de la Santé Stéphanie Rist.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Slalom de Courchevel: Rast derrière l'intouchable Shiffrin

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Camille Rast dans le coup au slalom de Courchevel (© KEYSTONE/AP/Giovanni Auletta)

Camille Rast peut viser le podium à l'issue de la première manche du slalom nocturne de Courchevel. La championne du monde n'a été devancée que par Mikaela Shiffrin.

La skieuse de Vétroz a réussi une très belle manche en donnant l'impression d'être toujours stable et en contrôle. Mais cela n'a pas suffi pour virer en tête, la faute à Mikaela Shiffrin qui a repoussé la concurrence à 0''83. Alors que Colturi, Ljutic et Liensberger se sont fait piéger et n'ont pas rejoint l'arrivée, l'Américaine a réalisé une nouvelle démonstration de force et préparé la table pour sa 105e victoire en Coupe du monde. Rast est la seule dans la même seconde.

Pas forcément sur sa piste préférée, Wendy Holdener occupe le 8e rang à 1''69. La mise en action de la Schwytzoise fut pour le moins heurtée avec plus d'1''20 perdue après 28 secondes de course.

Partie juste après Shiffrin, Mélanie Meillard continue de donner l'impression de traîner son spleen. La Valaisanne d'origine neuchâteloise se retrouve au 15e rang provisoire à 3''06.

Quatrième Suissesse du top 30, Eliane Christen a elle perdu près de 4 secondes. 20e provisoire, elle espère pouvoir s'élancer en deuxième manche.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

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International

L'Arctique a vécu son année la plus chaude jamais enregistrée

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L'Arctique, qui englobe le pôle Nord, est touché par un phénomène appelé "amplification", qui fait qu'elle se réchauffe plus vite que les latitudes moyennes (archives). (© KEYSTONE/PHOTOPRESS/WWF INTERNATIONAL)

L'année écoulée a été la plus chaude jamais enregistrée en Arctique, selon un rapport américain de référence. Ce document dresse un tableau alarmant de cette région du monde, particulièrement soumise au réchauffement climatique.

Entre octobre 2024 et septembre 2025, les températures ont été supérieures de 1,60 °C à la moyenne enregistrée entre 1991 et 2020, selon le rapport annuel sur l'Arctique qui s'appuie sur des données remontant à 1900.

Tom Ballinger, co-auteur de l'étude, de l'Université d'Alaska estime qu'il est "alarmant" de voir un tel réchauffement sur une période aussi courte, qualifiant la tendance d'"apparemment sans précédent à l'époque récente et peut-être depuis des milliers d'années".

L'année analysée par la NOAA comprend l'automne le plus chaud, le deuxième hiver le plus chaud et le troisième été le plus chaud en Arctique depuis 1900.

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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International

Trump a pris plus de décrets en 2025 qu'au cours de son 1er mandat

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Donald Trump a signé un record de décrets depuis janvier sur les sujets les plus divers, allant des droits de douane à l'intelligence artificielle (archives). (© KEYSTONE/EPA BLOOMBERG POOL/AL DRAGO / POOL)

Donald Trump a signé lundi ce qui devrait devenir son 221e décret depuis janvier, plus que pendant tout son premier mandat, selon un décompte de l'AFP. C'est l'une des plus fortes démonstrations d'un pouvoir présidentiel dans l'histoire américaine moderne.

Dernier décret signé en date, un document classant le fentanyl comme "arme de destruction massive".

Depuis son retour à la Maison Blanche, le 47e président des Etats-Unis avait déjà signé 220 décrets, textes de portée légale et exécutive ne nécessitant pas l'approbation du Congrès, officiellement publiés au Registre fédéral (équivalent américain du Journal officiel) selon sa dernière actualisation mardi.

C'est nettement plus que ses prédécesseurs Joe Biden, Barack Obama et George W. Bush, qui en prenaient en moyenne 30 à 40 par an. Pour retrouver un tel rythme de production de décrets, il faut remonter au démocrate Franklin D. Roosevelt, qui avait paraphé en quatre mandats, de 1933 à 1945, près de 4000 décrets, mais dans le contexte bien différent de Grande dépression et de Seconde Guerre mondiale.

Friand de décrets dès le premier jour de son retour au pouvoir, Donald Trump les a utilisés sur les sujets les plus divers, allant de thématiques au c½ur de l'actuelle politique américaine comme les droits de douane ou l'intelligence artificielle, aux plus anecdotiques comme le débit d'eau des douches ou le style architectural des bâtiments fédéraux.

Cadence ralentie

Depuis début octobre, la cadence de production de ces décrets a nettement baissé, avec seulement une dizaine de nouveaux textes signés en deux mois et demi. Donald Trump avait été particulièrement actif durant les quatre premiers mois de son retour à la Maison Blanche, avec plus de 30 décrets signés par mois entre le 20 janvier et fin avril.

L'analyse, réalisée par l'AFP à partir des données officielles de la présidence américaine, montre que la grande majorité (près de 60%) des textes se concentrent sur des sujets de politique intérieure. Moins de 10% concernent la politique étrangère au sens strict, le reste portant sur des thématiques mixtes.

Les questions sociétales au sens large (culture, droits civiques, éducation et santé) y sont prépondérantes, avec près de 30% des décrets signés, devant la catégorie "commerce, économie, investissement" (environ 20%) ou celle des réformes de l'Etat fédéral (environ 18%).

Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp

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